FOSSIL

FOSSIL est une performance chorégraphique et sonore pour deux performeurs. Un danseur et une lectrice manipulant toute les facettes du livre ; du texte au format, de la reliure à l’auteur.
Dans cette poésie physique et ce corps textuel sont mis en scène des architectures fragiles et des paysages monolithiques en écho avec des lectures musicales de textes composés à partir de la technique du Cut up*. Des textes qui résonnent comme des images en mouvements où le corps se fait entendre et la lecture se fait voir.
Dans une composition imaginée comme des « lectures sculpturales » et à partir des 363 livres qui composent la seule scénographie de la pièce.
Les mots et les images explorent des sensations sur lesquelles chaque auteur quel que soit le style ou l’époque ont écrit. Des émotions qui touchent chacun d’entre nous et font partie de notre quotidien, la solitude, l’amour, le doute, la mort. Les textes font dialoguer, sans que l’on puisse réellement les reconnaître un grand nombre d’auteurs, de Fernando Pessoa à Ghérasim Luca, d’Albert Camus à Oscar Wilde, de William Shakespeare à Jack Kerouac et bien d’autres.

Entre contemplation et tension, les mots et les images se posent comme des fragments sensitifs, des émotions perdues, des sensations de tous les jours revisitées dans un univers abstrait, poétique et ironique, décalé et parfois même absurde.

La danse y est manutentionnaire, dans l’inertie chorégraphique de corps bâtisseurs qui éprouvent et subissent les éléments avec précision et minutie, se construisent et déconstruisent des bâtisses précaires et instables.
Dans un jeu avec la gravité le corps et la voix sont en équilibre et en vibration permanente, l’un ne cesse de faire raisonner l’autre dans un dialogue sensitif et graphique.
Une exploration de l’objet livre composée comme un recueil. En deux nouvelles, un prologue et un tabula gratulatoria qui se meuvent et se font entendre sous les yeux des spectateurs installés tout autour de l’espace. Entre installation et spectacle vivant, FOSSIL se présente en quadri-frontale.
FOSSIL met en relation la matérialité des livres et l’impalpabilité des mots.
De l’empilement des ouvrages émanent un corps et une voix comme une invitation à revisiter sa propre bibliothèque et ses propres souvenirs.